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Pratique

Introduction

LES REGLES DE LA PRATIQUE

LA LIBERTE

La vie spirituelle repose sur une totale liberté. De même qu’on ne peut forcer personne à prier, ni méditer ou prier à sa place, de même on ne peut forcer l’obtention de dons de Dieu ni de Sa grâce.  Saint Benoît demande de présenter au postulant à la clôture tous les aspects difficiles de la vie monastique, avec la question finale: “es-tu en mesure… ?” Forts de cette recommandation, nous sommes heureux de vous présenter les Règles de la Pratique, établies afin de nous aider à nous concentrer sur l’essentiel.

L’UNITE DES COEURS ET DES ESPRITS

Une bonne expérience de session de méditation dépend de l’état d’esprit de tous les participants, lequel s’exprime par l’attitude corporelle, les gestes, la façon de parler et de se taire. Au travers de la pratique de groupe nous unissons nos coeurs et nos esprits. Cette attitude est propice à donner d’excellents fruits, mais oblige tout un chacun de prendre ses responsabilités envers les autres participants. Gardons à l’esprit que de notre implication dans la pratique dépend aussi la qualité de l’implication des autres. Nous nous devons donc d’observer les règles de la vie communautaire, qui sont issues d’une longue expérience et sanctifiées par la tradition ainsi formée. L’essentiel dans la pratique est de toujours cheminer avec les autres. Peu importe qui l’on est, ou depuis combien de temps je pratique. L’important ici est que nous faisons tous le même chemin, prêts à nous aider et nous soutenir réciproquement.

CULTIVER ET GARDER LE SILENCE

Parmi les règles de la pratique en commun, l’une de plus importantes est celle de cultiver le silence. Cela renforce l’attention et le respect envers tous et à tout un chacun. Ce n’est pas si facile. Silence et isolement permettent d’orienter notre esprit au dedans. Quand des sensations extérieures font défaut, alors notre intérieur se manifeste tout naturellement . Se découvrir soi-même peut se révéler être une expérience difficile et douloureuse, néanmoins elle constitue une étape nécessaire de notre purification et croissance spirituelles. Sans la pratique du silence, il est vain d’envisager une approche sérieuse de la vie spirituelle.

LE GUIDE INTERVENANT, L’ASSISTANT, LES PREPOSES

Le partage des fonctions pour le temps de la session résulte de l’élaboration de la forme et des règles de la pratique. Son importance est capitale, car il optimise l’efficacité du déroulement des sessions et, de surcroît, inclue une dimension intérieure qui nourrit la pratique des méditants et du personnel.

LE GUIDE INTERVENANT

Le guide est responsable de la tenue des sessions de méditation. Il initie les nouveaux arrivants à la pratique et la théologie de la méditation assise, mobile/en mouvement ainsi qu’à la pratique des salutations. Il conduit des entretiens individuels, donne des conférences, change au besoin le programme de la session. Le guide intervenant est assisté d’un adjoint/assistant, d’un préposé à la cuisine et d’un préposé à la salle de méditation.

L’ASSISTANT

L’adjoint pourvoit à la structure et au bon déroulement de la session. C’est lui qui fait résonner la crécelle appelant les participants à regagner la salle de méditation. Lui aussi qui frappe dans le gong annonçant le début et la fin de chaque tour de méditation. Avec le bruit de cliquettes, il donne le signal aux salutations ouvrant ou fermant la pratique ainsi qu’au commencement et à la fin de la méditation .

LE PRÉPOSÉ À LA CUISINE

La personne préposée à la cuisine assure le suivi de l’intendance de la pratique, en ce qui concerne les repas en commun et le travail à la cuisine. Elle veille sur les stocks de la nourriture – quantités et proportions – de façon à faciliter la préparation des repas aux personnes désignées à le faire. Elle est en contact avec la cuisine des moines, c’est donc à elle qu’il faut adresser les questions sur l’organisation de travail à la cuisine.

LE PREPOSE A LA SALLE DE MEDITATION

C’est la personne chargée de disposer les tapis et coussins, de placer chacun des participants. Elle répond de la propreté et de l’ordre dans la salle qu’elle va aérer pendant et entre les séances. Sans oublier d’allumer la bougie, juste avant le début de la séance, et de l’éteindre après la pratique. Le cas échéant, c’est elle qui informe les participants du changement de leur place et leur indique la nouvelle.

LA SALLE DE MEDITATION

C’est la salle destinée à la pratique stricto sensu. Cinq minut avant le début de la séance, un son de crécelle retentit dans les couloirs du monastère. Nous enlevons les chaussures devant la porte d’entrée. En pénétrant dans la salle, nous faisons une salutation en direction de la croix, debout, mains jointes sur le plexus solaire. Après la salutation, nous regagnons calmement notre place et nous arrêtons juste au bord de notre tapis. On marche toujours à l’extérieur de la rangée des tapis, sans chercher de raccourcis. En sortant de la salle, nous répétons la salutation à la croix, toujours debout et mains jointes. La salle de méditation est l’endroit où notre recueillement est particulièrement important, on n’y parle pas, on ne fait pas de remarques, on ne regarde pas autour. Toute action est exécutée soigneusement, harmonieusement, patiemment, sans hâte, sans cesse gardant en tête que ceux qui s’appliquent pour de petites choses, seront récompensés par des grandes. Avant le premier tour de la session, nous choisissons un tapis et un coussin que nous garderons par la suite. Une fois notre place choisie, nous restons debout devant notre tapis en attendant le signal pour saluer tout le monde, après quoi nous nous asseyons sur le tapis, face à face avec notre voisin/voisine.

LA MEDITATION ASSISE

Chaque tour de la méditation assise commence et s’arrête par un son de gong. Le son double du gong veut dire que la méditation assise sera suivie d’une méditation mobile (en mouvement).

LA MEDITATION MOBILE

La méditation mobile exige la même discipline et recueillement que méditation assise. Nous passons d’une à l’autre doucement,  lentement, délicatement. Toutefois, si nos jambes sont engourdies ou si nous avons le tournis, on attend le retour de l’équilibre pour se lever. Au son de cliquettes nous saluons, les mains jointes sur le plexus solaire. On marche en contournant les tapis. Dans cette phase, si besoin se fait sentir, nous pouvons quitter momentanément la salle qu’il faudra regagner avant le début de la méditation assise.

LA PROSTRATION PROFONDE

La pratique de la prostration précède la méditation matinale. En tant qu’un geste liturgique (prostratio), la prostration fait partie des éléments permanents de la vie spirituelle. Chaque fois avant de pratiquer la prostration, l’intervenant en explique la signification, le sens, en montrant la façon d’exécuter les salutations.

LA LITURGIE DES HEURES

Quatre fois par jour, nous nous rendons à la chapelle prier ensemble avec les moines. Ces prières se composent de récits ou de chants des psaumes (Liturgie des Heures Monastique)

LE TRAVAIL

Dans la journée, une heure et demi environs est consacré au travail physique. Avant de commencer, tout le monde se réunit pour entendre les instructions et le partage des tâches. Le travail est un composant essentiel de la pratique de méditation dont il témoigne de la qualité. Chaque tâche a une valeur équivalente et impacte directement notre vie intérieure. Notre façon de l’exécuter est la meilleure illustration de notre état d’esprit. Nous approfondissons ainsi notre méditation et en vérifions facilement la valeur au contact avec la réalité du quotidien. Quand, pour une raison ou une autre, nous ne pouvons pas exécuter le travail attribué, nous en prévenons l’adjoint /l’assistant. Si, en revanche, nous avons fini notre tâche avant l’heure prévue, nous en demandons une suivante ou allons aider les autres.

CUISINE ET REPAS

Les repas sont pris en silence. Etant donné le contexte de la méditation, il est opportun de souligner que l’excès de manger est la cause principale de la lourdeur d’esprit lors des méditations et prières. Le temps de repas peut servir, par exemple, d’exercice de vigilance, d’attention aux besoins de voisins de table, de terminer le repas au même temps qu’eux… La crécelle appelant au repas retentit cinq minutes avant.

LA CEREMONIE DU CERCLE

Habituellement, la session se termine par la cérémonie du cercle, où l’on échange ses réflexions et sentiments. C’est aussi une façon de remercier les autres de leur compagne pendant la pratique. C’est un moment émouvant et important, permettant à tout un chacun de s’exprimer. Nos expériences peuvent inspirer d’autres personnes, tant qu’elles viennent du coeur, simples et sincères. Cette confrontation de nos expériences et ressentis peut s’avérer très utile aux questionnements surgis pendant la pratique.

LA FIN

Prions l’Esprit Saint qu’Il vienne nous habiter, nous accompagner, nous inspirer et éclairer, qu’Il nous enseigne à prier et nous rende plus fort, afin que nous ne faiblissions pas en chemin.

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